HistoireIlia est née dans un monde où la lumière et la chaleur représentaient tout. Dans une demeure où les mille senteurs étaient portés par une brise douce et agréable, où les gens se laissaient porter par elle, vers la beauté de l’art et les jouissances terrestre. Un monde plein de promesses...
C’était le 11 février qu’elle a poussé son premier cri, dans une chambre lumineuse et empreinte d’un amour vif qui vous enrobait de joie de vivre. Elle n’avait pas encore ouvert les yeux qu’on la déposait dans les bras réconfortants et protecteurs d’une mère aimante. Une sorcière du nom d’Aurora. Une belle jeune femme aux yeux d’émeraude et à la peau douce et dorée.
Ilia était la deuxième enfant que sa mère avait porté fièrement pour l’homme qu’elle avait épousé. Un homme qui, s’il n’avait que peu de charme physique, avait une grande bonté d’âme et un amour sans borne pour elle.
Il ne lui fallut d’ailleurs pas longtemps pour pénétrer dans la chambre tandis que le médecin lui faisait savoir qu’il pouvait entrer.
« C’est une fille… »
Aurora poussa un long soupir épuisé en se laissant retomber sur le lit après lui avoir donné leur petite fille.
Son mari portait leur première fille sur son dos, mais ne se fit pas prier une seconde pour prendre la seconde contre son cœur. Son sourire satisfait en disait long sur son amour pour elle et les projets d’avenir qu’il imaginait. Un avenir d’or et de grandeur. Bien sûr, il aurait sans doute préféré avoir enfin un fils, mais il aimait tellement sa femme et son aînée qu’il ne pouvait pas être réellement déçu.
« Ilia, notre petit ange, elle aussi belle que sa maman et sa grande soeur… »
Tandis que le médecin finissait les soins et la rafraichissait, Aurora se redressa contre l’oreiller de plume de son lit. Son mari venait de prononcer les mots qu’elle portait au fond de son cœur et la fierté l’envahit telle une marée montante.
« Mon amour, donne la moi, laisse moi voir notre petite héritière… »
Monsieur Derwent s’approcha de sa femme et déposa le nouveau né dans ses bras. Même après le travail de plus de trois heures, le regard émeraude de cette femme, était aussi fort. Il l’embrassa tendrement et déposa la petite première sur le lit, à côté de sa mère et de sa petite sœur. Son épouse semblait particulièrement émue, au milieu de ses deux filles, rayonnant d’un amour inconditionnel pour ses filles.
Les années qui suivirent la naissance de leur seconde fille, furent belles et heureuses. Son père, elle devait l’apprendre avec le temps, était un homme respecté et respectable. Il menait son entreprise avec un esprit pondéré et généreux. Cependant, s’il savait le faire, c’était probablement parce qu’il savait exactement de quels hommes il devait s’entourer, et surtout qui étaient les brebis galeuses dans le troupeau…
Grâce à sa bonne réputation et à l’argent de son père, elle reçu la meilleure instruction dès son plus jeune âge. Les maîtres les plus instruits demeuraient chez eux dans le seul but de satisfaire sa curiosité et nourrir son esprit de toutes les connaissances possibles… Et Dieu sait qu’elle aimait apprendre. Aucune matière ne fut exclue afin qu’elle soit capable d’agir face à n’importe quelle circonstance, ce qui aujourd’hui lui permet encore de garder un esprit vif et ouvert sur le monde.
Les années passèrent, Ilia grandissait tant en beauté qu’en intelligence. Elle s’intéressait à tout, mais plus particulièrement aux plantes et aux potions. Rosilia sa grand-mère maternelle, botaniste de métier, en était réjouie, ne manquant pas de passer tous ses savoirs à sa petite-fille. Elle lui apprit aussi l’astrologie, la puissance des plantes et leur langage, les poisons et leurs antidotes, quelques bases de médecine,… Car après tout, elle l’aimait comme un trésor et veillait à lui faire découvrir le monde sorcier, et ce, même si son père était un moldu.
Pour autant, Ilia ne fut jamais très intéressée par les jeux « de fille » et très vite, elle passa tout son temps à l’extérieur. De plus, comme elle était un garçon manqué très dynamique, qui ne restait pas en place, elle s’entoura d’une petite bande d’enfants du quartier. D’ailleurs, avec son caractère bien trempé et sa témérité un peu folle, elle battait tous les garçons au combat…
Il ne lui avait pas fallu longtemps pour se faire adopter des autres mais surtout, pour qu’elle-même les adopte. Petit à petit, un trio se forma au sein de cette joyeuse bande, composé d’un jeune garçon blagueur, d’une petite fille un peu naïve et d’Ilia. Le temps passât, mais leur amitié jamais. Au contraire, les trois enfants devinrent inséparables, faisant les quatre cents coups ensemble tout en veillant les uns sur les autres…
Quand enfin Ilia atteint l’âge de ses 11 ans, elle ne tenait plus en place. Ça faisait déjà des années que sa sœur allait à Poudlard, qu’elle l’accompagnait à la gare, l’écoutait raconter les histoires qui lui arrivaient là bas,…
Et là, enfin ! Elle avait enfin atteint l’âge et attendait impatiemment sa lettre. Après tout, elle savait depuis longtemps qu’elle était une sorcière. Elle avait baigné dans cet univers depuis sa plus tendre enfance. À deux ans à peine, elle avait son propre balai et flottait à 30 cm du sol en imitant les joueurs que sa mère adorait tant. Un bâton dans la main, elle mimait déjà les batteurs en frappant l’air. Bref, cette enfant était à n’en pas douter une digne héritière de la famille et pour cette raison, il était grand temps qu’elle reçoive LA lettre.
Heureusement pour la famille Derwent, elle finit par arriver et l’enfant pu arrêter de les rendre fous à ne plus parler que de ça. Oui, elle irait comme sa mère et sa soeur dans la prestigieuse école de sorcellerie du pays…
Folle de joie, elle annonça la nouvelle à ses deux amis les plus proches et quelle ne fut pas sa surprise d’apprendre que son meilleur ami avait lui aussi reçu sa lettre ! Heureux comme jamais, ils ne purent s’empêcher d’en parler tout le reste de l’été. Chacun y allait de sa petite hypothèse tout en s’émerveillant à l’avance des cours qu’ils auraient… Le tout sous un regard médusé de leur amie commune… Jusqu’au jour du grand départ.
Ilia n’écoutait déjà plus qu’à moitié le choixpeau. Ce n’était pas tellement que ça ne l’intéressait pas, au contraire, mais elle avait demandé à sa soeur de lui expliquer quelles étaient leurs particularités. Elle savait qu’elle n’était ni patiente, ni particulièrement travailleuse et encore moins sage ou réfléchie. Elle se savait loyal, courageuse et débrouillarde. Du coup, Ilia savait qu’elle ne serait pas à Serdaigle mais pour le reste… comment savoir laquelle des trois autres maisons lui conviendrait ?
Sa soeur ne cessait de la taquiner en lui disant qu’aucune maison ne lui conviendrait et que pour les filles dans son cas, on la ferait suivre par le gardien des clés…
« Mademoiselle Ilia Derwent.»Grimpant les marches rapidement, elle bondissait presque sur place. Au point d’en rater une et de manquer de s’écrouler face au reste des élèves. Heureusement, elle eut le temps de récupérer son équilibre tout en jurant assez fort pour que tout le monde l’entende, en se redressant. Au moins, elle ne s’était pas retrouvé les quatre fers en l’air… Quoi que ça aurait pu être amusant ?! Mais le regard noir que certains professeurs lui lançaient, malgré les rires qui l’entouraient, lui en disait long sur l’image qu’elle venait de donner. En jetant un regard par-dessus son épaule, elle pouvait même voir le regard un peu gêné de son aînée. Ça ne la dérangeait pas, après tout, elle la connaissait assez pour ne pas être surprise. Quant à son meilleur ami, il la soutenait du regard, arborant un large sourire épanoui.
« Assoyez-vous mademoiselle… »...
Le cognard émit un sifflement perçant au moment même où sous la poussé violente de la batte, il fut projeter dans l’air. Déjà animé par une volonté propre de blesser les joueurs, la batteuse venait de lui octroyer la vitesse nécessaire et la direction attendue pour en abattre un. Et qui plus est, pas n’importe qui, l’attrapeur de l’équipe adverse. Et sous les cris tantôt haineux, tantôt admiratifs, la joueuse exhiba fièrement sa batte, sans même un regard pour le malheureux qui filait droit vers le sol.
« Serpentard gagne le match ! »
Des cris de joies s’élevèrent des gradins tandis que déjà l’équipe verte et argent virevoltait pour offrir aux fans, une danse de la victoire. C’était un peu orgueilleux, mais dans des frôlements puissants les batteurs s’étaient donné le but de réussir à décoiffer un professeur. Le mieux serait qu’un chapeau s’envole pour gagner le challenge…
« Arrêtez immédiatement ! »
Remis au pat par la capitaine de l’équipe, les deux jeunes bougonnèrent en remettant pied au sol. Néanmoins, Ilia continua d’arborer un sourire fière tandis qu’elle caressait fièrement la batte qui lui avait permit « d’abattre » l’adversaire.
C’est alors qu’un joueur de l’équipe adverse fit irruption comme un hippogriffe enragé, poussant quiconque se mettait sur son chemin. Le joueur accidenté n’était autre qu’un membre de son équipe. Et le pauvre avait le poignet cassé.
« Vous êtes fiers de vous !? Bande de garg… »
Une main sur ses lèvres vint étouffer l’averse de jurons qui devait se déverser hors de sa bouche. Inquiet et en colère, il était prêt à en venir aux mains et ce fut seulement parce qu’il était cintré par un ami qu’il fut ramenée plus loin, avant de recevoir un avertissement lui aussi. Ce spectacle affligeant provoqua un éclat de rire général parmi les serpents qui ne semblaient pas plus ennuyés que ça par l’état du blessé.
Dommage pour lui, l’un des batteurs à avoir malmené son équipier n’était autre qu’Ilia. Et même si, à présent que le match était terminé, elle ne désirait aucun mal aux autres joueurs, elle n’était pas particulièrement gênée, ni même coupable face à ce furibond qui continuait à la fusiller du regard. Au contraire, elle se contentait de lui sourire avec malice au souvenir de « l’entrainement » particulier qu’ils avaient eu un peu plus tôt dans la semaine. Peut-être pourrait-elle lui offrir une séance de détente pour l’aider ?
Bref, les années à Poudlard avaient été les plus belles de sa vie. Entre amis, amour et cours, elle n’avait tout simplement pas vus le temps passer. Rien que de repenser à son premier jour, elle avait la boule au ventre, ça allait lui manquer. Les professeurs, les bêtises dans la bibliothèque, les beuglantes de sa famille à l’occasion mais aussi l’ambiance de sa maison, ses amis, les Serpentards.
Elle n’avait jamais été une élève hors du commun. Elle ne sortait pas particulièrement du lot au niveau de ses notes mais réussissait quand même. Les seules matières dans lesquelles la jeune fille excellait vraiment, c’était en botanique et en potion. Des cours qui la passionnait et qu’elle continuait de juger comme complémentaires…
Pourtant si sa vie à Poudlard se révéla heureuse et sans accrocs, les relations du trio d’enfance se détérioraient petit à petit. À chaque période de vacance scolaire, les deux sorciers revenaient dans leur famille respective. Veillant l’un et l’autre à passer du temps avec celle qui n’avait pu les accompagner, ils comprirent très vite que cette dernière vivait très mal leur absence. Mais plus encore, elle jalousait leur magie et leur relation si particulière…
C’est de cette frustration que naquît des longues soirées à philosopher sur ce que serait une société où les moldus et les sorciers vivraient en harmonie. Le secret était-il nécessaire ? Que faire pour rassembler les deux mondes ?
Les trois jeunes passaient tout leur temps à refaire le monde, ne se doutant pas une seconde que d’autres personnes partageaient leurs idées, voir même, les poussaient à l’extrême…Ou tout du moins, deux restaient dans l’ignorance quand la troisième n’hésitait pas à donner des informations récoltées auprès d’eux à un petit groupe de moldus voulant changer le monde.
Ilia ne sut jamais ce qui avait assombri l’âme de son amie, ni même ce qui la poussa à changer autant néanmoins peu de temps avant les attentats, cette dernière vint lui annoncer que pour vivre en paix avec les moldus, elle devait renoncer à ses pouvoirs. Il s’agissait là de la seule manière de survivre à ce qui allait suivre… Y renoncer mais aussi prêter serment à une brigade d’inquisiteurs dont la petite brune faisait partie.
« Ilia, c’est pour ton bien… et celui de ta famille… Renonce à cette magie impie, le monde n’en a pas besoin, tu n’en a pas besoin ! Rejoins-moi, nous ne sommes pas si différentes, sans ces pouvoirs contre nature, qu’aurais tu de plus que moi ?! »
Sentant qu’une colère bien plus profonde couvait en celle qui avait été autrefois sa plus proche amie, Ilia comprit que l’enjeu dépassait de loin la magie. Certes, cela jouait un rôle mais quelque chose bien au-delà avait empoisonné le cœur de la moldue… Refusant d’en entendre plus Ilia se rendit chez le seul homme qui pourrait encore avoir le moindre impact sur ce délire…
Cette erreur serait celle qui coûterait la vie à toute sa famille, Rosilia, Aurora, Andrew et Eve, sa grande sœur. La brigade inquisitoriale informée de leur présence et de leur refus d’obtempérer, ils furent tous brûlé dans l’incendie qui ravagea la demeure. Seule Ilia survécu grâce à son meilleur ami qui n’avait eu de cesse de la retenir tandis qu’elle hurlait et se débattait dans le seul but de se jeter dans le brasier à la recherche d’un survivant…
…
À la suite de cette fameuse nuit, Ilia prit l’identité de Caliel et rejoignit les rangs de la résistance en tant que médicomage, mais surtout adepte des potions en tout genre. Que ce soit dans un but offensif ou de soin, elle ne faisait plus de réelle différence. La jeune femme s’était retranchée derrière une carapace froide qui ne cessait de s’épaissir au rythme des mauvaises nouvelles… Comme le jour où elle apprit que c’était son meilleur ami qui avait disparu à la suite d’une visite de l’inquisition. La haine et la vengeance semblait prendre possession de son âme quand une dame qu’elle connaissait bien pénétra dans sa chaumière.
« Bonjour, mademoiselle Derwent… »
Tout en se retournant, Ilia failli cracher à la nouvelle venue qu’elle se nommait Caliel jusqu’à ce qu’elle croise un regard stricte qu’elle connaissait trop bien. Elle ne cessait de voyager de ville en ville pour ne pas être retrouvée par celle qui était devenue sa pire ennemie, ce n’était pas pour qu’un imprudent ne révèle son identité. Pourtant, à sa grande surprise, il ne s’agissait pas d’un imprudent et revoir ce visage parcheminé l’empêcha d’articuler le moindre mot. Minerva McGonagall. La plus ancienne amie de sa grand-mère mais aussi la seule personne digne d’occuper le poste de directeur de Poudlard. Et surtout la seule qui pourrait la ramener « à la vie »…
La discussion dura le temps de trois tasses de thé et un muffin aux myrtilles, des larmes furent versées en quantité et un geste tendre fut posé pour sceller un accord. Les yeux encore rougis, Ilia raccompagné son invitée jusqu’à la porte tandis qu’elle promettait de très vite se préparer à revenir à Poudlard…
Deux ans avait passés depuis ce fameux jour, Ilia était désormais professeur de potion et directrice de la maison de serpentard dans le seul lieu qui lui offrait sécurité et sensation d’appartenance. Elle continuait à aider la résistance dés que cela le lui était possible… Quant à ce trio d’amis qu’elle avait tant aimé autrefois… Il a définitivement volé en éclat. Celle qui aurait pu être une sœur est aujourd’hui une inquisitrice crainte et assoiffée de sang de sorcier. Si ces deux femmes devaient se retrouver l’affrontement serait le dernier. Quant à ce garçon qui a toujours été entre elles, il est aujourd’hui détenu par l’inquisition. Certains disent qu’il est torturé, qu’il est même devenu aveugle à la suite d’une séance trop violente. Tandis que d’autres prétendent qu’il bénéficie de la protection d’une inquisitrice amoureuse… Qu’en est-il vraiment ? Ilia l’ignore encore mais elle ne compte pas rester inactive…