Un mystère de famille

Feat Kyo H. Shiranui

Lorsqu’Aoife avait reçu la lettre scellée elle avait sut avec certitude qu’il y avait un problème. Mais le choc qu’elle avait eu en lisant la lettre, ça, personne n’aurait pu l’y préparer. Un juron des plus vulgaires s’échappa de sa bouche alors qu’elle lisait et relisait les lignes de la directrice de Poudlard. Elle avait peut-être traité Minerva McGonagall de « vieille chouette n’ayant plus toute sa tête » de nombreuses fois depuis le début de sa scolarité elle savait parfaitement que personne ne s’amuserait à faire des blagues de cette ampleur.

L’Inquisition qui voulait faire une descente à la gare pour des arrestations en masse ?! Mais qu’est-ce que c’était que ce foutoir ?! Elle n’avait jamais été fan d’eux, ne serait-ce que par leur façon de prendre le pouvoir, mais elle les pensait tout de même un petit peu plus intelligents. Les moldus n’allaient pas laisser passer ça tout de même ?! Grinçant des dents, elle chassa ces pensées parasites. Inutile d’espérer quoique ce soit des moldus ou de l’intelligence supposée des Inquisiteurs, le mieux à faire était toujours de suivre le plan de la vieille McGo et d’escorter les élèves par portoloin et cheminées. Elle espérait simplement que personne ne surveillait le réseau de cheminée. Mais il n’y avait pas de raison n’est-ce pas ? Après tout, les Inquisiteurs ne s’attendaient pas à ce qu’ils soient au courant.

Elle lança la lettre sur la table et s’assit lourdement sur une chaise où elle foudroya sa lettre du regard, comme si quoique ce soit allait changer. Au bout de quelques minutes, elle reprit sa lettre en soufflant fortement et parcourut rapidement la liste d’élèves à escorter. Bon. Elle n’en avait pas tellement, ce serait assez rapide normalement. Il fallait que ça le soit, ça pouvait devenir dangereux pour tout le monde dans le cas inverse. Elle se passa une main dans les cheveux, les ébouriffant au passage, et entreprit de mémoriser la liste. Elle ne pensait pas que sa mémoire d’éléphant lui serait un jour aussi utile. Une fois ce détail réglé, elle incendia la lettre d’un coup de baguette et alla se peloter sur un coin du canapé, son oreiller sur les genoux – qui sait ce qu’il pouvait bien faire dans le salon à la base… - avec la télé allumée. Et une grande partie de son esprit regretta qu’Albus ne soit pas là ce soir, elle aurait bien aimé parler un peu de tout ça. Ou même juste être dans ses bras, c’était apaisant – quoiqu’elle en dise en sa présence.

Le jour J, elle fut prête rapidement et assez tôt, lit fait - chose assez rare pour être noté - et cape rangé au fin fond de l'armoire - elle ne tenait pas à être repérée en pleine mission. Les horaires étaient tous programmés à l’avance aussi elle ne pouvait se permettre d’être en retard. Ce qui ne l’empêcha pas de râler de tous cœurs. Eh, on était casse-pied ou on ne l’était pas.  Elle se mit donc au travail et après un certain nombre d’escortes effectués et de môm… élèves amenés à bon port malgré les larmes, la peur et tout le reste, Aoife arriva enfin dans la rue de la dernière élève que lui avait donné la vieille McGo. Il était près de 17 heures et autant dire que la patience et l’empathie d’Aoife – déjà pas très développée – était proche de zéro. Si cette Kyo était encore une gamine qui pleurnichait pour ne pas quitter sa famille elle allait faire un meurtre. La fillette habitait sur le Chemin de Traverse et plus précisément au Chaudron Baveur. Aoife fronça les sourcils, c’était étrange qu’une famille habite dans une auberge. Et pourtant, c’était bien là que Kyo Shiranui se trouvait. Haussant les épaules – elle verrait bien – elle se dirigea vers le Chaudron Baveur et demanda son chemin jusqu’à la chambre indiquée au barman qui remplaçait Hannah Londubat. De ce que la galloise savait, la patronne de l’auberge avait aussi été embauché pour les escortes.

Une fois devant la porte, Aoife respira profondément, plaqua un sourire sur ses lèvres et toqua doucement. Une fillette asiatique ouvrit bientôt et Aoife recommença pour la énième fois sa présentation. Vive les boulots de serveuses qui lui avait appris à sourire quand elle avait juste envie d’enlever ses p*tains de chaussures et s’affaler dans son canapé.

— Bonjour, tu dois être Kyo ? Je suis Aoife Davies, c’est moi qui t’escorterais à Poudlard aujourd’hui.

Elle jeta un coup d’œil dans la chambre puis reporta son attention sur Kyo, les sourcils soudain froncés. Où étaient donc les parents de cette petite ? Et qu’est-ce qu’elle faisait au Chaudron Baveur si elle était seule ? McGo savait qu’elle était ici mais n’avait rien fait, c’était très étrange ça. Dès qu’elle en saurait un peu plus il faudrait qu’elle en touche deux mots avec une certaine directrice. Si cette fille était à la rue il allait être urgent de lui trouver un lieu pour vivre, même si ce n’était que pour les vacances. Bon. Soyons un peu diplomate (elle entendait Potter et Chase se tordre de rire de là où elle était) et ne l’accablons pas de questions pour l’instant. De toute façon si ce n’était pas elle qui avait le fin mot de cette histoire ce serait la directrice, ou au moins un professeur. Elle s’en assurerait.

©Elena Chase